Il y a quelques années, sur la digue de la petite ville belge de Middelkerke, trônait un casino. En 2018, il a été détruit afin d’en construire une version plus grande et plus moderne. Les investisseurs ont ensuite abandonné le projet, laissant la ville avec une péninsule désertique de 1300 mètres carrés. La destruction et la modernisation systématiques du patrimoine architectural de la côte sont des phénomènes répandus. Le littoral belge se transforme rapidement en une chaîne d’immeubles ultra-modernes pour accueillir le flot de touristes qui arrivent chaque été. La performance consiste en l’occupation temporaire et pacifique de l’espace. La tente est utilisée comme objet de protestation. Pendant une période d’une nuit, des mises à jour des événements et des non-événements sont capturées par enregistrement d’écran sur un smart-phone. La retranscription du travail sur une page web vise à contextualiser l’action et la rendre accessible virtuellement. Le but est de restituer la forme réel du lieu, de montrer cette friche sous son vrai jour, en jouant avec les images déjà disponible en ligne. L’action s’insère directement dans l’espace virtuel; le medium est ici une webcam dont les images en direct sont disponibles sur le site de la commune de Middelkerke.
Cette acte performatif est un essai, une recherche qui s’inscrit dans un projet plus vaste d’occupation comme geste de revendication. Cette démarche a été mise à l’arrêt par le confinement que nous vivons actuellement. Ce site web est une tentative de prolongation virtuelle de ces efforts. A défaut de pouvoir occuper le lieu physiquement, l’occupation se passe en ligne.
Au sein d’une exposition, le travail est présenté sous forme de vidéographie: une capture d’écran de la performance est projetée et le code QR du site est mis à disposition afin de mener le spectateur vers le site internet du projet et ainsi vers davantage d’informations concernant l’histoire du casino et la démarche artistique du projet.